La lombalgie est définie par une douleur située entre la 12ème côte et les plis sous-fessiers, elle peut être associée ou non à une radiculalgie [1]. La lombalgie est dite chronique quand elle évolue depuis plus de 3 mois [2]. Les données disponibles sur les lombalgies en pédiatrie ont beaucoup évolué ces dernières années. Les lombalgies étaient rapportées comme rares en pédiatrie, on sait désormais que plus d’un enfant ou adolescent sur 2 se plaint de lombalgies avant l’âge de 15 ans [1,3,4]. Elles sont plus fréquentes chez les filles, les patients en surpoids et ceux de grande taille [4–6]. Leur fréquence augmente avec l’âge : elles sont exceptionnelles dans la petite enfance alors que leur prévalence à l’âge de 18 ans est similaire à celle des adultes, aux alentours de 50% [5,7,8]. En pédiatrie, 80 à 90% des lombalgies n’ont pas de cause organique : on parle alors de lombalgies « aspécifiques » ou « essentielles » [1,9]. Ce sont ces lombalgies que nous allons traiter dans ce chapitre. Les 10 à 20% pour lesquelles une cause organique est retrouvée sont présentés dans les autres chapitres de cette monographie. Plusieurs facteurs sont souvent intriqués dans l’apparition de ces lombalgies en pédiatrie : anthropométriques, musculaires, posturaux et psycho-sociaux. Le mode de vie et les phénomènes de croissance peuvent également interférer. Il est essentiel d’identifier la/les cause(s) de lombalgies pour bien les prendre en charge. Les lombalgies en pédiatrie constituent un enjeu de santé publique pour de nombreuses raisons. A court terme, elles affectent le bien-être et la qualité de vie des enfants et adolescents [1]. A moyen et long terme, il existe un risque de récidive et de chronicisation des lombalgies en l’absence de prise en charge efficace [7,10]. Enfin, ces lombalgies ont un coût médico-social (déscolarisation, absentéisme professionnel des parents) qui ne cesse d’augmenter [4,8].