Analyses bibliographiques

Les articles ont été sélectionnés et analysés par le groupe de bibliographie "OCTOPCLUB" : P. Journeau, P. Lascombes, B. Dohin, S. Bourelle, Ch. Garin, J. Cottalorda, JL. Jouve et J. Sales de Gauzy.
P. Lascombes réalise les résumés.

Distal tibial guided growth for anterolateral bowing of the tibia: fracture may be prevented

Laine JC, Novotny A, Weber EW, Georgiadis AG, Dahl MT

J Bone Joint Am. 2020; 102: 2077-86.

[2020]

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L’incurvation antéro latérale congénitale du tibia est considérée comme une pré-pseudarthrose congénitale du tibia. Lorsque la fracture survient, en général vers l’âge de 2 à 3 ans, la prise en charge devient complexe. Divers traitements préventifs de la fracture sont proposés dont le port d’une orthèse ou une greffe osseuse postérieure (Mc Farland). Cette dernière n’empêche cependant pas toujours la survenue d’une fracture (Grill F, EPOS) et ne permet pas le redressement de l’incurvation tibiale.

Les auteurs (Saint Paul, Minnesota, USA) proposent une modulation de croissance du tibia distal avant la survenue de la fracture. Leur objectif est d’obtenir la correction de l’incurvation tibiale et d’éviter la survenue d’une fracture.

Étude rétrospective de 10 cas. La technique chirurgicale est rigoureuse. La pose d’une « 8 plate » (Orthofix) de 12mm doit être située en antéro-latéral, précisément sur la ligne de la plus grande déformation du tibia, en extra-périosté. La première vis (4,5mm de diamètre) est épiphysaire. Une arthrographie peut aider au repérage de l’épiphyse chez les plus jeunes enfants. En fonction de l’évolution, un changement de plaque peut être nécessaire (6 cas). La plaque est retirée lorsque la correction est obtenue.

Lors du diagnostic, l’âge est de 11,9 ± 9,6 mois, il est de 2,6 ± 1,3 ans lors de la chirurgie. Jusqu’au suivi final (5,1 ± 1,9 ans), aucune fracture n’a été observée et aucun geste chirurgical sur le tibia n’a été nécessaire. Deux cas ont nécessité une intervention complémentaire : une modulation de croissance pour un valgus lié à une hypercroissance de la fibula, et un changement de plaque pour une migration physaire de la vis distale.

Le redressement du tibia a été observé chez tous les patients, avec un angle résiduel tibial (CORA) de 4,3 ±3,2° en varus. Au final, non seulement l’angle LDTA (distal latéral) est nettement amélioré, mais aussi l’angle MPTA (proximal médial) tandis que le tibia proximal n’a pas été opéré.

Parmi les 4 patients qui présentaient un kyste osseux, 3 ont guéri et le 4ème s’est presque totalement résorbé.

En conclusion, la pose précoce d’une « 8 plate » sur le tibia distal vers l’âge 2 à 3 ans, en antéro-latéral et en extra-périosté, est une proposition élégante, mini invasive et efficace pour prévenir la survenue d’une fracture et pour redresser l’incurvation tibiale.

DOI

https://doi.org/10.2106/jbjs.20.00657

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